Le plan... pour préparer l'écriture
Une fois le synopsis rédigé, la tentation est grande de "passer à l'action" et de se jeter dans l'écriture du roman. Hélas, il est encore trop tôt, et ce serait le meilleur moyen d'aller au-devant d'une grosse déception. Écrire le début d'un roman peut s'avérer un exercice assez facile et agréable mais, plus on avance dans le récit, plus cela devient compliqué. Il y a tant d'éléments à gérer dans un roman ! Il faut penser à l'intrigue, aux rebondissements, aux descriptions, au style, aux dialogues, au suspense, doser les évènements, créer des rebondissements... et le tout avec seulement 26 lettres ! Rien de plus.
Comme on ne peut pas être sur tous les fronts en même temps, il faut y aller progressivement, et disposer d'un plan de bataille. Nous avons donc besoin, avant d'écrire, d'une vue globale de l'histoire qui nous permettra d'évaluer sa construction, de vérifier que tous les mécanismes fonctionnent et, bien entendu, de les ajuster.
Le plan est donc une forme développée du synopsis. Pour un roman de 200 pages, par exemple, il sera rédigé sur une vingtaine de pages.
Dans ce plan, nous trouverons :
- Les chapitres (à quels moments couper judicieusement le récit ?)
- Tous les personnages.
- Les intrigues secondaires
- Les décors
Dans ce plan, il n'y aura pas :
- de descriptions détaillées
- de dialogues
- de recherche de style d'écriture
Ce plan va nous permettre :
- de faire apparaître les qualités et les défauts de l'histoire
- de nous interroger sur la narration (qui raconte ?) et la structure (dans quel ordre apparaissent les évènements ?).
- de dépister les passages trop longs (ou trop courts), les scènes inutiles, celles qui se répètent, ou celles qui manquent.
- d'avoir une vision globale de notre histoire et d'imaginer comment le lecteur va s'y plonger.
Seul inconvénient du plan : quand on y travaille, on se sent moins dans la peau d'un "grand-écrivain-doué-génial-et-inspiré" ! Mais un écrivain est avant tout un scénariste. Et tout scénariste doit savoir où il entraîne son lecteur. S'il l'ignore, s'il brûle cette étape, chaque détail, chaque dialogue, chaque "belle phrase" réduisent d'autant les possibilités que lui offrent son histoire.
En nous intéressant d'abord au scénario, avant d'attaquer l'écriture proprement dite, nous restons attentifs aux enjeux du récit. Nous sommes en mesure de tester notre construction, de créer de nouvelles scènes, de les déplacer ou de les supprimer car nous manipulons encore un volume de texte réduit. Ensuite, cela deviendra de plus difficile et délicat.
Avec le plan, nous maîtrisons notre histoire et nous pouvons réellement faire des choix dans l'intérêt de notre futur lecteur.