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 Le premier jet... on passe à l'action 


 

   On pose le plan devant soi, même si on le connaît déjà par coeur, et on attaque !

Chapitre 1...

6a00d83452b90e69e200e54f143acd8833-800wi.jpg   Attention, l'écriture n'est pas un concours de phrases compliquées et tarabiscotées. L'écriture doit rester au service du scénario. Et c'est particulièrement vrai pour ce premier chapitre. Il doit convaincre votre jeune lecteur qu'il ne s'est pas trompé en ouvrant ce livre et que cette histoire va le récompenser de son effort de lecture. Si vous ne l'accrochez pas, si vous ne le mettez pas immédiatement sur les bons rails, vous risquez de le perdre.

   Vous pourrez toujours ensuite le maudire, lui reprocher de ne pas s'être montré persévérant, expliquer que votre roman devenait palpitant dans sa seconde moitié... il sera trop tard.


   Les premiers chapitres donnent le ton et dévoilent les enjeux de l'histoire.

 

  Pour autant, il n'est pas forcément nécessaire de commencer votre roman par une scène de meurtre ! Une scène initiale peut présenter un personnage dans un cadre ordinaire avant de suggérer un basculement vers l'extraordinaire. L'important est de donner à penser que l'équilibre de départ sera brisé.


   À cet instant, on dépasse donc le plan. Il doit s'estomper derrière l'écriture afin de faire disparaître les ficelles.

 

  C'est votre capacité à imaginer et décrire les situations qui va exciter ou non le lecteur et le plonger dans votre univers. Aussi, pour qu'il accepte de "partir à l'aventure", l'écrivain doit également être capable de s'engager dans ce voyage. Seulement, il ne peut pas, comme le lecteur, s'y abandonner totalement car il doit garder le contrôle de cette aventure. S'il se laisse entraîner par les personnages et le récit, il risque d'en perdre la maîtrise.

  marionnette-3.JPGC'est la (très) grande difficulté de l'écriture. Il faut rester maître de son affaire tout en s'y investissant. Il faut "être" les personnages, tout en demeurant leur créateur.


  C'est l e travail du marionnettiste qui donne vie à son pantin tout en tirant les ficelles.

 

  Le pla n, même s'il doit devenir invisible, reste donc primordial. La tentation est immense de laisser libre court à son "inspiration" et de se mettre à écrire au "fil de la plume". Mais tout es ces expressions ne sont là que pour donner une touche romantique au travail de l'écrivain que l'on associe volontiers à une notion de liberté sans limites.

  La réalité est différente. Durant l'écriture, il faut être à la fois comédien, décorateur, bruiteur, cascadeur, cadreur, et j'en passe... mais il faut surtout rester réalisateur et donc penser, toujours, que cette h istoire est écrite pour un lecteur.

Fragonard, Inspiration

  Même si l'on y prend beaucoup de plaisir, on n'écrit pas pour soi, mais pour les autres.

  Alors, ensuite, dans les faits, chacun écrit à sa façon : à la table d'un bistrot, sur un fond musical (toujours le même afin de ne pas être distrait), dans un bureau, dans un lit, allongé sur un canapé, la tête en bas, la tête en haut... peu importe.


  Ce qu'il faut, c'est réussir à s'investir dans l'histoire sans se faire absorber par elle.

 

  Et si vous trouvez une nouvelle idée pendant l'écriture, c'est parfait. Mais, avant de l'utiliser, il faut l'insérer dans le plan, la tester, observer tous les changements qu'elle entraine, toutes les nouvelles combinaisons scénaristiques qu'elle est susceptible d'engendrer.

  C'est l'écrivain qui tient la plume (ou le clavier) et qui dirige ses personnages. Pas l'inverse. Le reste n'est que littérature destinée à entretenir le mythe de l'écrivain qui possèderait un pouvoir aussi divin qu'inexplicable.

  La réalité est beaucoup plus simple... même si elle n'est pas pour autant facile à mettre en oeuvre.


 

Devenir écrivain #1

Devenir écrivain #2 

Devenir écrivain #3

 

 

Tag(s) : #L'écriture
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